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Histoire normande
4 février 2015

3. Les sites du Débarquement

 

C’est une bonne chose que nous nous soyons réconciliés, parce que le beau temps qui nous a accompagnés durant les premiers jours du voyage fait place à une grisaille monotone et une pluie agaçante. Eh oui, j’avais presque oublié que nous sommes en Normandie ! Être avec mes amis m’aide à rire du mauvais temps plutôt que me morfondre sur mon sort.

La météo ici est très variable. Elle passe de 25°C avec du beau soleil et peu de nuages, à 12°C avec des averses toute la journée ! « Maitresse Aline » nous avait prévenus avant de partir, afin que nous remplissions nos valises de vêtements adaptés à tous les temps.

 

C’est donc armés de gros pulls et de vestes imperméables que nous suivons Laurent et son parapluie sur certains sites du Débarquement allié.

La Normandie est célèbre pour cet évènement historique majeur ! Pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a duré de 1939 à 1945, les Alliés (Américains, Anglais, Canadiens, etc.) ont choisi les côtes normandes pour tenter de reprendre l’Europe aux mains des Allemands, dirigés par Hitler. Ils ont donc débarqué, par la mer mais aussi par les airs, dans la nuit du 6 juin 1944…

 

Nous commençons notre excursion par découvrir le cimetière militaire américain. Des milliers de croix blanches, parsemées de quelques étoiles pour les soldats de confession juive, s’alignent à la perfection, toutes tournées vers l’Amérique. C’est incroyable : ces quelques hectares appartiennent aux États-Unis. Nous sommes donc en territoire américain !

 

Mais ce qui m’intrigue le plus, ce n’est pas la régularité, le calme ou la beauté du lieu… C’est un homme, qui nous regarde bizarrement. Il porte un écusson avec une drôle d’illustration. Soudain, un petit cri m’échappe : j’ai déjà vu cela quelque part ! Mais oui, sur la pièce prise dans la géocache !

Madame Aline le remarque aussi… Elle sort discrètement pièce et l’observe avec un air interrogateur.

 

Quant à Laurent, il continue de nous donner des explications sur le cimetière, tout en sortant des photos en tous genres de la BD Gaston qu’il utilise comme porte-document. Mais il me semble avoir vu, lui aussi, le petit manège de l’homme à l’écusson, car il nous presse déjà vers le parking où nous attend Patrice dans son autocar :

- On y va, les enfants, on doit encore voir plein de choses. Nous allons commencer par la Pointe du Hoc, ce n’est pas loin d’ici. Allons, dépêchons, dépêchons !

 

Nous voilà en route vers cet autre lieu du débarquement américain.

Là, des trous d’obus creusent le sol de façon saisissante … Nous pouvons entrer dans le poste d’observation où nous avons vue, à travers des barbelés, sur la mer qui s’est emplie, il y a 70 ans, de milliers de bateaux… Pedro et moi restons là quelques minutes, à imaginer la terreur des Allemands découvrant cette invasion un matin de tempête.

 

Alors que nous nous retournons vers Laurent pour écouter toutes les informations relatives à ce lieu, je me cogne contre un autre visiteur. Il porte un badge, semblable à l’écusson que j’ai vu au cimetière ! Nez à nez avec celui-ci, je peux lire l’inscription notée sous l’illustration : « chasseur de loups-garous ». Pedro l’a vue, lui aussi, et se tord de rire en faisant tourner son doigt sur sa tempe pour me signaler que cet homme est surement fou.

 

L’après-midi, nous le passons dans un musée sur la guerre, où nous sommes enfin au sec !

Notre maitresse nous accompagne durant la visite guidée. Je l’observe du coin de l’œil. Elle est mal coiffée, elle semble nerveuse… Et elle ne cesse de tripoter la pièce dans sa poche. Parfois, elle la sort pour la contempler, puis prend un air innocent en écoutant notre guide ou en riant avec Laurent. Je dois me faire des idées, mais je trouve qu’elle a un comportement étrange depuis ce matin.

 

Notre soirée est tranquille. Nous sommes tous épuisés par la pluie permanente à laquelle nous avons dû faire face, alors nos professeurs nous proposent d’écrire des lettres à nos parents avant d’aller dormir. Je rédige mon courrier, tout en me gardant bien de leur parler du « trésor de la géocache », des « chasseurs de loups-garous » et de ma dispute avec Gaby…

Mais au moment de m’endormir, les évènements de ces derniers jours me reviennent en mémoire et je peine à trouver le sommeil !

J’y parviens finalement, mais je passe une nuit agitée.

 

La deuxième journée consacrée aux lieux du Débarquement nous amène à Arromanches, une ville importante, car c’est là que les Alliés ont décidé de créer un port artificiel, pour faire venir, sur le sol français, des soldats, des munitions, etc. C’est donc ça, les constructions en béton que nous avons observées dans la mer depuis notre chambre ! Elles sont appelées « caissons Phoenix » et ont servi à créer ce port… Quelle ingéniosité !

 

Sur la plage, nous pouvons même nous approcher de l’un d’eux. Par une ouverture, nous en découvrons l’intérieur. Avec Pedro et Gaby, on s’amuse à se faire peur…

- Eh ! les gars, regardez, on dirait des yeux !

- Écoutez, on entend un grognement !

- Groaaar ! fais-je en leur bondissant dessus.

Ils sursautent et nous éclatons de rire, tous les trois ! Madame Aline, qui a tout observé, nous regarde d’un air sévère et nous dit de rejoindre le reste du groupe. Elle nous escorte, tout en se retournant régulièrement, comme pour s’assurer qu’elle n’est pas suivie.

 

12 octobre 02 Pointe du Hoc (6)

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